mercredi 20 février 2008

9. La lavande est du nombre


La lavande est du nombre des plantes qui sont recherchées par les abeilles. Et dans les jardins rustiques, de toute antiquité, on mêlait au romarin des lavandes autour des ruchers.
Le miel d'Attique, vanté par Théophraste, le philosophe de Lesbos, devait sa réputation à l'abondance des parfums de lavande et de thym qui croissaient au mont Hymette.
Et Virgile a chanté l'odeur agréable du miel récolté sur la marjolaine, bien sûr, le serpolet, bon, le thym, évidemment. Mais sur la lavande d'abord.
Et la lavande répond aux préceptes de Varron. Enfin, non. C'est le contraire. Varron a observé...
Vous souriez ? Non, il ne s'agit pas du Consul romain, le collègue de Paul-Emile dont parlent Mallet et Isaac, celui, bref, qui livre et perd contre Annibal la Bataille de Cannes...
Il s'agit de Varron, simplement, le poète.
On eut la bonne idée de tout perdre de lui. Exception faite de trois livres d'économie rurale. Ainsi, je puis vous dire que Varron souhaite, parce qu'il était gourmand, que l'on entoure les ruchers des plantes qui fournissent aux mouches à miel une nourriture abondante, de l'équinoxe du printemps à celui d'automne.
Or la lavande fleurit tout l'été.
L'âne, donc, tire l'alambic..... Bon. Il chasse sous son pas le coq de bruyère. Plus lourd maintenant, car il porte sa charge de nard.
Le nard est le parfum par excellence. Et le nard est lavande.
Souvenez-vous. C'est avec le nard que dans la maison de Simon le lépreux, Madelaine, la pécheresse, oignit les pieds du Seigneur. Saint Jean précise : les pieds. Marc affirme : la tête. Le nard n'est pas en cause. Et le nard est lavande.